Nicole Bruyère

Après 40 années passées au service de l'école Jules Ferry, Nicole Bruyère a pris sa retraite en 2014. C'était la dernière de nos gardiennes d'école.

mémoire de l'école Jules Ferry

Comment êtes-vous devenue gardienne de l'école ?

J’ai découvert Oullins et l'école Jules-Ferry en 1956, à l’âge de 7 ans lorsque ma famille s’est installée cité Clément-Désormes. Nous avons ensuite rejoint l’école Jean-Macé où mes parents ont été employés comme gardiens. C’était assez rigolo pour une petite fille de dormir dans son école. Mais ce n’est pas pour autant que j’étais ponctuelle. J’arrivais tout le temps la dernière alors que j’habitais sur place ! Après l’obtention de mon certificat d’étude, j’ai passé un CAP de couturière, pour suivre les traces de ma maman. Sans conviction… C’est en travaillant le dimanche comme extra dans la pâtisserie Brachet – tenue par un couple que j'ai ensuite retrouvé en rejoignant l'association des Bougillons – que j’ai découvert le plaisir du contact avec les gens. Après m’être mariée, et avoir mis ma carrière professionnelle entre parenthèses jusqu’aux deux ans de mon fils, j’ai fait de nombreux remplacements dans les écoles en tant que dame de service. Puis en 1974, un poste de gardienne s’est libéré à Jules-Ferry, comme un clin d’œil de la vie. J’ai accepté cette nouvelle fonction sans imaginer une seconde signer pour 40 ans !

Quel était votre rôle précisément ?

Mes missions principales étaient bien évidemment liées à l’entretien et à la surveillance de l’école : ménage, poubelles, ouverture et fermeture des portes, déneigement… il y avait de quoi faire ! J’étais également là pour repérer les dysfonctionnements et prévenir pour que les réparations puissent être faites rapidement. Et comme la cour de l’école est aussi la place du quartier une fois la classe terminée, il fallait gérer les parties de foot jusqu’à deux heures du matin, les bouteilles vides après les chaudes soirées d’été… J’ai dû aussi faire face à quelques intrusions. Heureusement mon chien était là pour donner l’alerte !

Mais n'étiez-vous pas un peu plus qu'une gardienne ?

Je suis quelqu’un de très manuel. J’ai toujours été intéressée par les tendances déco, les modes en cours. J’allais dans les magasins, je regardais ce qui se faisait, je prenais des idées. Et j’avoue que bien souvent les maîtresses se reposaient sur mes idées pour les ateliers d’arts plastiques. Que de cadeaux de fête des mères ou de marchés de Noël avons-nous préparés ! Je croise parfois d’anciens élèves qui me parlent encore des foulards en soie que nous avions peints et qu’ils ont toujours chez eux. Je garde vraiment un très bon souvenir de ces moments passés avec les enfants grâce à l’entière confiance des directrices et des maîtresses avec qui j'avais une relation très fusionnelle. J’étais de toutes les animations et de toutes les sorties : parc animalier, cinéma, piscine, classe de neige… Je me rappelle les descentes en luge tous ensemble, quel plaisir ! C’était une autre époque…

Comment ces dernières années se sont-elle passées ?

J’ai pris ma retraite en 2014. J’ai donc vécu les premières années de rénovation de l’école. Je ne vous cache pas que j’étais un peu réticente à l’idée de ces travaux. J’ai eu un gros pincement au cœur lorsque le bâtiment dans lequel j’ai vécu de nombreuses années a été démoli. Mais cette rénovation était nécessaire et le résultat est très réussi, à la hauteur des moyens investis. Tout est très agréable et très fonctionnel. Ces évolutions sont en parfaite adéquation avec la vie de quartier qui s’est beaucoup rajeunie, l’arrivée de nouvelles familles, l’ouverture de classes. Il faut dire que la Bussière est très agréable à vivre, il y a tout sur place.

 

Juillet 2017

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