Son village provençal

Quelle est l’histoire de ce village provençal ?
Tout a commencé en 2001 lorsque j’ai réalisé ma première crèche, composée de quelques maisons et santons. J’ai eu l’idée d’utiliser du carton-plume et des pastels pour donner couleurs et reliefs  aux murs. Depuis, la crèche est devenue village et s’étend désormais sur 5 m². J’aime faire évoluer cette ville neuve comme je l’appelle, déplacer certains éléments, en rajouter de nouveaux chaque année !

Comment réalisez-vous les décors ?
Pour plus de réalisme, tout est à l’échelle. De nombreuses petites pièces sont confectionnées à l’aide de pâte à modeler autodurcissante. Je travaille aussi avec de la mousse de polyuréthane que je recouvre ensuite au pinceau de mortier à joint de ciment. La tâche la plus fastidieuse reste la réalisation des toitures que je confectionne à l’aide de canisses taillées et collées pièce par pièce. Je garde toujours ce village en tête et chaque objet du quotidien peut être détourné pour devenir un élément de décor. Cette année, j’ai rénové le pigeonnier et m’inspirant de celui situé rue de la Camille que je trouve particulièrement élégant.

Vous faites référence à un élément architectural de notre commune. Pouvez-vous nous en dire plus sur les liens qui vous unissent à Oullins ?
Je suis un Oullinois pure souche, depuis quatre générations. Né à Oullins, j’y ai toujours habité. Mes grands-parents étaient propriétaires de la presse anciennement située place Arlès-Dufour. Ils ont été parmi les premiers à faire construire une maison rue Léon-Bourgeois en 1932. À cette époque, ce quartier était tellement éloigné du centre-ville que les gens les ont pris pour des fous de s’installer là. Il faut dire que le secteur n’était desservi que par le tramway et c’était là-bas son terminus. Tout était tellement différent ! La vie était plus sereine, plus décontractée. Nous allions nous amuser près du golf en admirant les belles voitures américaines des golfeurs qui circulaient rue Francisque-Jomard. En faisant découvrir mon village provençal, je retrouve dans le regard des enfants cette innocence et ce bonheur qui étaient autrefois les miens.

Votre village semble en effet rencontrer un grand succès…
Eh oui, et le nombre de visiteurs augmente chaque année ! En 2015, j’ai accueilli plus de 600 personnes et distribué quatre kilos de papillotes aux enfants ! C’est devenu un rituel, notamment pour les petits du quartier qui attendent avec impatience les fêtes de fin d’année pour revenir voir mon village provençal. Les plus attentifs arrivent à trouver les éléments qui ont changé par rapport à l’année précédente, c’est incroyable ! Certains m’apportent des santons pour compléter ma collection. Et j’ai même eu droit à un épouvantail ! Ils viennent avec leurs parents d’abord, puis reviennent pour le faire découvrir à toute leur famille, leurs copains. C’est un réel plaisir de les accueillir et de leur faire partager ma passion.

Décembre 2016