Maurice Dulac
à la recherche de son passé
Racontez-nous votre musée...
Le musée Dulsel est un musée privé qui, au travers de nombreux ouvrages et documents anciens, relate l’histoire de mes ancêtres, deux grandes familles oullinoises : les Dulac et les Orsel. Ce lieu situé au dernier étage de ma maison peut être visité sur simple demande. C’est avec plaisir que j’ouvre les portes de mon histoire, intimement liée à celle de la ville. Je possède des centaines d’archives qui, pour les plus anciennes, remontent au XVe siècle. Je les ai rassemblées petit à petit, au gré de recherches souvent fructueuses et de rencontres parfois fortuites.
Comment vous êtes-vous intéressé à la généalogie ?
Je suis né à la Tourelle, une propriété appartenant aux Orsel et Dulac, située 49 chemin de Chasse. Ancien menuisier charpentier à mon compte, j’ai toujours vécu et travaillé à Oullins. J’ai pris ma retraite il y a 28 ans maintenant. Dès lors, j’ai pu me consacrer plus régulièrement aux recherches généalogiques débutées par mon oncle paternel.
Je me suis uniquement concentré sur les hommes de ma famille et j’ai aujourd’hui réussi à établir un tableau agnatique des Dulac sur 16 générations. J’ai moi-même trois enfants, sept petits-enfants et quatrearrière-petits enfants, mais j’ai malheureusement très peu connu mon père. Blessé lors de la 1re guerre mondiale, il a séjourné en maison de convalescence et je ne l’ai vu que trois fois. Grâce à la généalogie, je suis heureux de pouvoir retrouver son écriture, son histoire, l’origine de son nom…
Parlez-nous de vos ancêtres…
Le plus connu reste mon arrière-grand-oncle Victor Orsel, dont le buste orne le salon des miroirs de l’hôtel de ville. Peintre oullinois renommé de la première moitié du 19e siècle et élève des Beauxarts de Lyon, il doit son succès à la précision de ses dessins, notamment dans la représentation des visages, des mains et des draperies. Pas étonnant pour un fils de soyeux qui prenait ses soeurs comme modèle en les parant d’étoffes ! Son frère André-Jacques a également joué un rôle important dans notre histoire locale puisqu’il a été maire d’Oullins de 1826 à 1830. Mais ce n’est pas le seul à avoir occupé ce poste puisqu’Henri Dulac, mon arrière-grand-père paternel, marié à Hélène Orsel, a lui aussi été à la tête de la ville de 1855 à 1870. Un mandat qui lui aura permis d’accueillir l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, à l’initiative de la création d’un sanatorium pour femmes… que nous connaissons aujourd’hui comme étant l’hôpital Sainte-Eugénie.
Y a-t-il une pièce de votre musée dont vous êtes le plus fier ?
Tous les éléments qui composent ce musée sont essentiels car ils sont liés les uns aux autres. Il y a des objets remarquables certes, comme cet étui renfermant des couverts de service offert par l’impératrice Eugénie. Mais il y a aussi des documents fragiles que j’ai passé beaucoup de temps à dépoussiérer ou défroisser et qui sont tout aussi importants. Ils sont les pièces d’un puzzle formidable, riche d’une histoire personnelle et locale extraordinaire que je prends plaisir à reconstituer depuis près de 30 ans !
Avril 2017