Vincent Fouquet
à la découverte des mots
Avez-vous toujours souhaité être comédien ?
J’ai grandi dans un petit village de Normandie d’une centaine d’habitants. Le cinéma le plus proche était à 25 kilomètres et je devais avoir dix ans lorsque j’y ai vu mon premier film.
Et pourtant, très tôt, j'ai eu cette envie d’être comédien… Par amour des histoires avant tout ! Quel bonheur, le temps d’un spectacle ou d'une lecture, de croire ou de faire croire à des récits totalement inventés ! Après une licence de lettres modernes et une maîtrise qui m’a permis de devenir administrateur d’entreprise culturelle, j’ai finalement fait le conservatoire d’art dramatique de Rouen. J’avais alors 23 ans.
Très vite, j’ai commencé à travailler, principalement au théâtre et j’ai depuis joué dans une trentaine de pièces, contemporaines pour la plupart et quelques classiques. J’ai aussi fait un peu de cinéma et de télévision. J’écris également, que ce soit des pièces ou des scenarios et j’ai déjà réalisé trois courts-métrages, dont une fiction et deux documentaires. L'une de mes pièces est actuellement en tournée en France. C'est une comédie qui traite de la crise diplomatique qui précède la Première Guerre mondiale.
Quel est votre quotidien ?
Je suis un intermittent du spectacle. Au gré des projets, je change de région, de patron, d’univers. Cela fait partie de mon quotidien, j’ai appris à vivre avec. En m’installant à Oullins, il y a une dizaine d’années avec ma femme et mes deux enfants, je me suis éloigné de la Normandie et surtout de Paris, point d’ancrage pour les comédiens.
Je compense cette distance en allant voir des pièces et en gardant contact avec les metteurs en scène. Et depuis mai 2016, j'assume la direction artistique de « la Maison Serfouette », petite structure associative créée avec trois amies oullinoises qui me permet de développer des projets plus personnels. Je travaille actuellement sur une création théâtrale qui devrait voir le jour courant 2019. Et, depuis septembre dernier, nous avons mis en place des « lectures au jardin » chez l’habitant. Fiction, roman, nouvelle, philosophie… les propositions sont variées et soumises au vote des spectateurs !
Nous nous retrouvons ensuite pour un temps convivial. C’est un plaisir de pouvoir ainsi faire connaissance avec les habitants et de voir se créer un lien social autour de la lecture. J’invite ainsi les Oullinois qui souhaiteraient ouvrir leur jardin ou leur salon pour une lecture à me contacter !
Parlez-nous de votre participation à l’édition 2018 de la Fête de l’iris prévue les 19 et 20 mai.
La Fête de l’iris est un événement très populaire et je suis ravi d’y participer cette année en tant qu’artiste. Dans la continuité des « lectures au jardin », j’ai choisi de proposer « Chuchotis », une forme modeste et intime de lecture pour deux spectateurs seulement. Ils me rejoindront au bord de l’Yzeron et, assis à mes côtés, ils seront munis d’un casque audio qui leur offrira une immersion totale au coeur des oeuvres choisies.J’ai sélectionné des poèmes contemporains en rapport avec
l’eau, puisque c’est la thématique de la Fête. Chaque lecture, d’une durée de huit minutes, sera composée de deux ou trois textes. Il y aura entre 15 et 20 rendez-vous chaque jour. Les structures culturelles proposent très rarement de la poésie alors qu’il y a un public pour ça. J’espère donc que les amateurs seront nombreux à me retrouver. Et si le concept plaît, pourquoi ne pas le développer ensuite ? J’ai aussi envie de travailler sur des lectures à plusieurs voix, d’organiser des lectures pour les enfants à l’approche de Noël ainsi que des stages à destination des amateurs… Bref, les projets ne manquent pas !
mai 2018