Nicole Lévy
l'amour du théâtre
Comment êtes-vous devenue la secrétaire générale du Théâtre de la Renaissance ?
J'ai participé à la mise en place du Bureau des affaires culturelles de la région Rhône-Alpes où j'ai travaillé pendant 10 ans. Ces années m'ont beaucoup apporté et m'ont permis d'apprendre à connaître les compagnies et directions des théâtres du territoire que j’ai fini par envier. J'étais séduite par leur enthousiasme, leur passion et par l'ambiance d'une soirée théâtre… Tout cela m'a donné envie de passer de l'autre côté du miroir, sur le terrain, pour devenir l'une des leurs. Quand le poste de directrice adjointe du Théâtre de la Renaissance s'est libéré en 1991, je l'ai tout de suite vu comme un signe. Lors du jury de recrutement, j'ai dit que j’étais prête à déplacer des montagnes et c'était vrai ! En intégrant l'équipe aux côtés de Joëlle Lejean, directrice de l'époque, j'ai eu un coup de foudre immédiat pour cette maison. Missionnée initialement sur les questions de communication/relations publiques, d'attachée de presse, de programmation et sur diverses tâches administratives, mon rôle a connu quelques fluctuations au fil des années tout en conservant son ADN.
Comment avez-vous perçu l'évolution du théâtre au cours des trois dernières décennies ?
Dès sa création en 1982, son premier directeur, Pierre Moutarde, a tenu à porter un projet ambitieux de qualité mêlant langage théâtral et langage musical. Toutes les directions qui lui ont succédé ont respecté cet axe artistique fort, même si chaque directeur a aussi apporté sa propre vision. Dans les années 90, Laurent Darcueil a par exemple renforcé la place accordée aux musiques du monde et développé l’accueil d’artistes en résidence. À chaque nouvelle direction, je me suis demandé si j’allais croire et partager suffisamment le projet artistique proposé pour le défendre et la réponse a toujours été oui ! Ça a été une suite de nouvelles aventures mais la volonté d’accueillir, créer ou produire des spectacles à la frontière de plusieurs disciplines est toujours restée une des spécificités de cette maison. Nous avons accueilli en résidence des artistes comme Olivier Morin, Éric Massé, Richard Brunel, Les PCL, Maud Lefebvre... La recherche de pépites artistiques et de jeunes metteurs en scène prometteurs a toujours été privilégiée à la mise en avant de têtes d’affiche. Ce choix est à la fois une richesse et un challenge qui a rendu indispensable une communication soutenue et un travail permanent auprès des publics via des partenariats avec les associations, structures culturelles et éducatives de la ville.
Comment décririez-vous le théâtre de la Renaissance aujourd’hui et comment imaginez-vous son évolution ?
C’est un théâtre qui propose une quarantaine de spectacles chaque année dont beaucoup de créations. La saison 2018/2019 a attiré 28 000 personnes et tous les ans, le public augmente. Le directeur actuel, Gérard Lecointe, a su resserrer les liens avec de nombreux partenaires comme le théâtre de la Croix-Rousse, l’Opéra de Lyon, Les Nuits de Fourvière ou l’Auditorium qui contribuent à élargir son public ! Mais le théâtre avance sur ses deux jambes : son ancrage local a toujours été et reste essentiel à son succès à l’échelle de la Métropole. C’est aujourd’hui un théâtre reconnu d’intérêt national, porté par une équipe de passionnés, qui bénéficie de la confiance et du soutien de la Ville et de ses autres partenaires. C’est comme si toutes les fées s’étaient penchées sur son berceau : on ne peut qu’imaginer pour lui un avenir radieux ! Même en retraite, je continuerai pour ma part à être la première fan de cette maison et sa spectatrice la plus assidue.
Novembre 2019