Marcel Jahn

Arrivé en France il y a 7 ans, ce jeune trentenaire n'imaginait pas devenir un jour le gérant de la Grande Droguerie Lyonnaise d'Oullins, une enseigne primée en décembre dernier aux Trophées du commerce.

de Berlin à Oullins

Qu’est-ce qui vous a conduit de Berlin, là où vous êtes né, jusqu’à Oullins ?

Le hasard. Je suis venu en France pour rejoindre ma petite amie de l’époque qui avait décidé de faire une année d’étude à Lyon. C’était il y a sept ans. J’avais fini mes études pour devenir professeur de sport.
J’ai bénéficié du programme Leonardo qui permettait à de jeunes diplômés comme moi de trouver un stage à l’étranger. J’ai fait le mien dans une crèche francoallemande pendant six mois dans l’idée d’apprendre la langue. Et puis un jour, dans la cour de récréation, j’ai discuté avec la mère d’un des enfants. C’était la femme du directeur de la Grande Droguerie lyonnaise et elle m’a proposé de rejoindre leur équipe pour travailler dans le magasin de la Croix-Rousse. Ce n’était pas mon domaine mais la fin du stage approchait et je voulais trouver un emploi. Je ne m’attendais pas à y rester plus d’un an et puis, petit à petit, je me suis rendu compte qu’il y avait énormément de choses à apprendre dans ce travail. Mon patron me disait que je serais un jour responsable de magasin et c’est ce qui est arrivé quand la mairie d’Oullins nous a encouragés à ouvrir un magasin ici. Je suis arrivé en 2016 en tant que gérant.

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre travail ici ?

Il n’y a jamais deux jours pareils. On voit aussi bien des personnes âgées que des jeunes qui s’installent. On a plus de 20 000 articles référencés et chaque jour ou presque, un client vient nous voir avec une question qu’on n'avait jamais entendue auparavant. D’ailleurs, je peux dire que ce sont mes clients qui m’ont appris le français. Pendant les premières années, j’avais toujours mon dictionnaire sur moi quand j’étais au magasin. Je l’utilisais régulièrement pour répondre aux demandes. Les clients ont toujours été patients, aussi parce qu’ils voyaient que j’avais la volonté de progresser.
Tous les soirs, je rentrais chez moi la tête pleine. Ma fatigue n’était pas due au travail physique mais à toutes les informations que j’emmagasinais ! J’ai gardé mon dictionnaire, même si je l’utilise beaucoup moins aujourd’hui... Ce n’était pas le métier que j’avais prévu de faire, mais il me rend très heureux. Le fait de vendre de la quincaillerie, des ustensiles de cuisine et des produits d'entretien m’incite aussi à apprendre de nouvelles choses en bricolage, en cuisine, et même en chimie : trois domaines qui m’intéressent.

En décembre dernier, l’enseigne a reçu le prix du développement et de la croissance aux Trophées du commerce. C’est le signe que votre commerce se porte bien ?

Oui, on a d’ailleurs récemment embauché un 4e employé au magasin d’Oullins. Il y a une bonne dynamique. Mais je ne suis pas tourné vers les chiffres. Le plus important pour moi, c’est avant tout d’être content de me rendre au travail chaque matin. J’ai la chance d’avoir une belle équipe qui s’entraide et c’est ce qui compte. Je trouve qu’Oullins est une ville agréable. Il y a une vraie dynamique entre commerçants, grâce notamment à l’association des commerçants du centre-ville. On se connaît, on se rencontre, on échange… J’aime aussi la façon dont les Français et les Oullinois prennent le temps de vivre. Il y a ici un rythme agréable que je ne voyais pas en Allemagne. Par ailleurs, j’ai remarqué que les clubs sportifs de la ville proposaient beaucoup d’activités, et j’envisage, non pas de changer de travail, mais de proposer mes services en tant qu'entraineur. Une façon de renouer avec ma passion !

 

février 2020

Informations annexes au site