Miriam Pielsticker
j'ai l'impression de réellement vivre ici
D'où vient votre léger accent ?
Je suis originaire de Bielefeld, au Nord-Ouest de l’Allemagne. J’ai passé mon bac l’année dernière mais je n’avais pas envie de poursuivre directement par des études supérieures. Je voulais prendre le temps de vivre d’autres expériences. La France est un pays voisin qui m’a toujours attirée. À l’école, j’avais choisi le français comme une de mes matières principales.
C’est une très belle langue et je trouve que la culture française est beaucoup plus chaleureuse que celle allemande. Sans oublier la gastronomie…
Comment êtes-vous arrivée dans la région ?
Je me suis rapidement orientée vers le volontariat. J’ai répondu à une offre de l’association lyonnaise Janus qui accompagne le développement de l'usage du vélo comme moyen de déplacement. Je suis arrivée en septembre 2018 pour débuter ce service civique volontaire. Après avoir beaucoup appris sur la mécanique du vélo, j’anime depuis quelques mois des ateliers d’autoréparation et de vélo-école pour ceux qui veulent apprendre ou se remettre en selle. En partenariat avec l’Acso, nous intervenons par exemple tous les vendredis après-midi à la Saulaie. Je commence aussi à développer un projet autour de la culture en proposant des balades à vélo pour aller au théâtre, au musée… Nous avons déjà fait une visite des Subsistances et j’organise la découverte de l’opéra et du musée de l’urbanisme dans les semaines à venir.
Pourquoi avoir choisi de vivre à Oullins ?
Au début, je pensais plutôt m’installer dans le centre de Lyon mais les activités de l’association étant plutôt au sud de l’agglomération (Vénissieux, Gerland, Saint-Priest et Oullins), c’est finalement bien que je sois moi-aussi à Oullins. J’ai découvert avec intérêt le principe de cette résidence solidaire et j’ai tout de suite aimé le concept de colocation citoyenne.
Je suis aujourd’hui dans un appartement avec six Françaises et tout se passe super bien. La résidence compte une soixantaine de jeunes, tout le monde s’engage dans une association ou un projet solidaire, des amitiés se créent.
Je me suis associée à une autre Coloc pour faire de la médiation culturelle en faveur du théâtre de la Renaissance. Nous essayons de rencontrer les habitants du quartier pour leur parler des spectacles, les inciter à assister aux représentations. Mais ce n’est pas toujours facile de les convaincre… Nous organisons également, directement au théâtre, des ateliers pour les enfants en lien avec les spectacles et ça marche plutôt bien ! J’essaye aussi de sensibiliser les participants au vélo-école en leur proposant de voir des spectacles ensemble…
Quels sont vos projets ?
Mon volontariat s’arrêtera fin août. Soit je retourne en Allemagne faire des études de psychologie en intégrant un programme Erasmus me permettant de revenir en France pour deux semestres, soit je reste en France pour faire une formation en danse. Je pratique en effet cette discipline depuis de nombreuses années et, depuis que je suis là, cinq à six fois par semaine, je prends des cours dans une école près de l’opéra de Lyon et dans une autre à Oullins. Je fais tout pour pouvoir progresser. Pour améliorer mon français, je lis beaucoup de livres, j’écoute de la musique. Comme j’ai des week-ends décalés, les dimanches et lundis, j’assiste de temps en temps à des cours magistraux proposés à l’université. Droit, philosophie, littérature, communication, management… j’essaye de varier les matières pour parfaire mes connaissances !
Un conseil pour ceux qui hésitent à partir à l'étranger ?
J’invite tous les jeunes à se lancer dans la même aventure. C’est une formidable possibilité pour découvrir autre chose et pour se découvrir soi-même. On sort de son cadre familier, loin de ses parents et de ses amis et on se construit différemment.
Je suis souvent en contact avec ma famille par téléphone car c’est le moyen le plus personnel de rester en lien et j’essaye de rentrer quelques fois, mais je suis bien ici !
Avril 2019